L'étude d’incidences de l'extension de la ligne de métro vers le nord à Bruxelles a débuté fin novembre 2019.
Une phase très importante pour le projet Métro 3, car elle étudie les effets positifs et négatifs du projet sur l’environnement et formulera des propositions pour réduire ces effets et en limiter les nuisances.
En attendant les résultats de l’étude, nous avons interviewé Gilles Ledent du bureau d'études ARIES pour lui poser quelques questions.
Dans cette première partie, vous découvrirez qui est le bureau d'études et quelle est sa mission pour le projet Métro 3. Dans une deuxième partie, vous en apprendrez plus sur l'avancement de l'étude d’incidences.
Qui est Aries et en quoi consiste votre travail au quotidien ?
« Aries est un bureau d’études et de conseils en environnement et en développement du territoire. Le bureau a été fondé en 1989 à l’époque où l’environnement et l’aménagement du territoire commençaient à naître dans les préoccupations de nos décideurs.
Aries compte aujourd’hui 45 collaborateurs, tous spécialisés dans les différents domaines de l’environnement : eaux, air, sol et sous-sol, biodiversité, énergie, climat, bruit et vibrations, mobilité, urbanisme, paysage, patrimoine, domaine social et économique.
Notre métier est de réaliser des études d’incidences sur l’environnement. Il s’agit d’une étude technique visant à décrire et quantifier les impacts d’un projet (ou d’un plan) sur l’environnement pris dans son sens le plus large. Ces études sont obligatoires et doivent être réalisées par un auteur d’études neutre et agréé par le Gouvernement pour ses compétences et son savoir-faire. Nous travaillons également comme bureau agréé dans des domaines précis tels que, par exemple, la pollution des sols, la réalisation d’audits énergétiques, la mobilité, l’acoustique ou encore la biodiversité.
L’évaluation des incidences d’un projet et d’un plan est destinée à informer le public et les autorités afin que le débat public et les décisions qui en découlent puissent reposer sur un ensemble d’informations concrètes et objectives.
Aries a réalisé la première étude d’incidences sur l’environnement en Région bruxelloise. Il s’agissait du passage des lignes ferroviaires à grande vitesse (TGV) sur le territoire bruxellois et de l’installation des bifurcations mettant en relation Paris – Londres et Lille à Frankfort et Amsterdam en passant par Bruxelles.
Aries a réalisé par la suite un grand nombre d’études d’incidences sur des grands projet d’infrastructures, des grands projets immobiliers, ou des plans d’aménagement ou de développement du territoire. Nous pouvons citer :
- La mise à 4 voies de plusieurs lignes de chemin de fer en prévision de la mise en service du RER
- La création de voiries à grand gabarit (autoroute Philippeville-Couvin – N25, Boulevard Léopold III)
- La création de nouvelles lignes de métro (prolongement vers Erasme, bouclage du métro (actuelle ligne 2)
- La création de nouvelles lignes de tram (ligne 94 et 8 le long des boulevards du Souverain et de la Woluwe)
- Le développement de complexes immobiliers d’envergure (le nouveau QG de l’OTAN, le centre commercial Esplanade à Louvain-la-Neuve ou Dockx Bruxsel, le Décathlon à Evere, la tour Rogier, la Cité Administrative, Erasmus Garden, Universalis Park…) »
Vous êtes le bureau désigné pour étudier les incidences du projet Métro 3, que comporte cette mission ?
« L’étude d’incidences étudie la demande permis introduite par Beliris et la STIB pour la construction d’une nouvelle ligne de métro entre la gare du Nord et Bordet. Il s’agit donc de la création d’un nouveau tunnel et de 7 nouvelles stations ainsi qu’un dépôt pour le stockage et l’entretien des rames de métro.
Le contenu de l’étude est fixé par les administrations concernées qui composent le comité d’accompagnement, présidé par Urban.brussels, et fait d’objet d’un cahier des charges précisant le niveau attendu pour les études à mener. Ce cahier des charges a été alimenté par les remarques et les observations formulées lors la première enquête publique ayant pour objet le cahier des charges de l’étude d’incidences.
Le travail est suivi de près par le comité d’accompagnement qui rassemble une quarantaine de personnes et a pour responsabilité (1) de vérifier si l’étude d’incidences répond bien au cahier des charges de l’étude et (2) de vérifier que l’étude est réalisée dans les règles de l’art, à savoir en toute indépendance.
Le comité d’accompagnement se rassemble toutes les 6 semaines pour suivre l’état d’avancement de l’étude. Chaque membre reçoit, avant chaque réunion, le contenu des rapports intermédiaires, pour qu’il puisse les commenter durant la réunion. Aries récolte l’ensemble des remarques émises et ajuste l’analyse en fonction des décisions.
Habituellement, les réunions ont lieu en présentiel. Durant le confinement, un format digital a été mis en place. »
Pour cette étude, vous collaborez avec Tractebel, comment vous répartissez-vous le travail ?
« Il s’agit d’une très grosse étude. Et nous devons la réaliser dans un délai relativement court au regard de la quantité de travail à réaliser. Il nous a fallu organiser le travail en équipes pour pouvoir travailler sur plusieurs thématiques en même temps, et ce de façon intégrée car chaque thématique interagit avec les autres.
Afin de rassembler toutes les compétences nécessaires, nous nous sommes adjoint les compétences du bureau d’ingénieur Tractebel pour leur confier des expertises ciblées notamment en matière de génie civil, de chantier, de géotechnique mais aussi en matière de vibrations, ou de sécurité.
En matière de mobilité, Aries et Tractebel se sont partagés le travail. Aries a la charge de tous les aspects locaux liés à l’arrivée du métro (aménagement aux abords des stations, analyse des besoins de différents modes de déplacements…), alors que Tractebel étudie les impacts de l’arrivée du métro à l’échelle de la région (impact sur les parts modales*, impacts sur le réseau existant, modélisation de la fréquentation future…). Aries assure la coordination générale de l’étude. »
* parts modales = parts en pourcentage que les transports publics, le vélo, la voiture, etc. prennent comme mode de transport pour les déplacements