Trois nouvelles peintures murales ont été inaugurées sous le pont ferroviaire du boulevard du Midi. Les fresques sont le fruit d'un dialogue avec des habitants du quartier. Le thème est la place de la femme dans l'espace public.
Le pont du chemin de fer qui surplombe le boulevard du Midi est un point de repère et un lieu de passage important pour les quartiers autour du chantier Toots Thielemans. C’est pourquoi les partenaires du Pacte Toots Thielemans, qui vise à soutenir le quartier pendant les travaux, continuent de travailler à la revalorisation de ce lieu.
Après un premier nettoyage au printemps, tous les tags et affiches indésirables ont été retirés des murs de pierre bleue à la fin de l'été. En outre, des panneaux ont été placés devant les fenêtres inutilisées et un portail d'entrée.
RENDRE LES FEMMES VISIBLES DANS LA RUE
SOAZ et SOUWI, deux artistes du collectif La Belle Hip Hop, ont réalisé des peintures murales sur trois de ces panneaux. Les œuvres ont été créées suite à deux ateliers participatifs dans le quartier, organisés par l'asbl Bravvo. Le thème est la place de la femme dans l'espace public. L'une des intentions est de rendre les femmes plus visibles dans la rue. Pour de nombreuses femmes, se déplacer dans l'espace public à toute heure et partout est loin d’être une évidence. « Lors des ateliers, elles avaient exprimé l'angoisse de se promener à une certaine heure dans les rues sombres du centre-ville », racontent les artistes.
Il est sorti des ateliers également que le changement passera par l'éducation. « L’éducation est importante pour que les femmes ne se sentent plus oppressées, fatiguées de devoir tout gérer. Elles doivent apprendre à leurs enfants qu'une autre réalité est possible, nous avons d'ailleurs remarqué que c'est en marche car les jeunes filles dans les ateliers n'ont pas éprouvées les même problématiques. Elles se voient plutôt comme des reines et des diamants. Elles apprennent que les femmes peuvent pratiquer des métiers stéréotypés comme masculin et inversement. »
La femme sur la fresque de gauche représente « cette reine en quête de connaissance et d'évasion à travers la lecture. » (photo ci-dessous)
La peinture du milieu montre le lien entre les générations. «Il faut se tenir les coudes d’une génération à l’autre, être soudées pour avancer. » Au fond on devine les lumières de la ville la nuit, ce qui fait référence au sentiment d’insécurité vécu par de nombreuses femmes. «C'est à plusieurs qu'elles se sentent en sécurité. »
La fresque de droite représente la jeunesse, « à travers une jeune fille rêveuse qui regarde le ciel étoilé avec tout son imaginaire et son futur à portée de mains. » (photo en haut de l'article).
Les trois peintures murales ont été réalisées par l'asbl la Belle Hip Hop, à l’initiative de l'asbl Bravvo et le service culture de la Ville de Bruxelles, en collaboration avec HUB.Brussels et la STIB. Des discussions sont en cours avec la commune de Saint-Gilles pour une autre intervention artistique de l'autre côté du pont.